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[Kinotayo 2011] Into the White Night / Cold Fish

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Byakuyako, roman de Keigo Higashino, a déjà connu deux autres adaptations avant celle dont nous allons parler ici : une première fois au Japon en 2006, puis en 2009 en Corée du Sud. Cette fois- ci, le best-seller bénéficie d’un deuxième traitement japonais, mais il est en l’occurrence réalisé par Yoshihiro Fukagawa, et a même été présenté au 61e Festival international du film de Berlin.
L’introduction nous plonge dans le Japon du début des années 1980, un crime a été commis sur un prêteur sur gage, ce dernier ayant été retrouvé mort dans un entrepôt.
Voilà le pitch initial, qui s’apparente on ne peut plus clairement à celui d’un polar classique, et qui se vérifie d’ailleurs très vite. En effet, tous les éléments s’y retrouvent, à commencer par cette ambiance particulière, presque morose, qui est appuyée par des plans alternativement larges et serrés, de lents mouvements de caméra sous une pluie battante, une photographie sobre et grise qui met en avant cette atmosphère glauque.

Il nous est ainsi donné de suivre dans une première partie les enquêteurs, selon une trame classique et linéaire, pas forcément redoutable, mais quand même un minimum efficace et intéressante, malgré son rythme lent et pesant. On apprend vite par la suite qu’une liste de suspects est dressée, et c’est à partir de cette deuxième partie que les choses se gâtent pour le spectateur. D’une part, le déroulement du récit n’est plus linéaire, et si l’on rate une date qui apparaît en sous-titre, on perd très vite le fil entre les ellipses et les flashbacks. D’autre part, dès l’introduction des suspects, une flopée de personnages est amenée, et, ajoutés aux changements spatio-temporels, ils nous enfoncent peu à peu dans un abîme d’incompréhension.

Il faut ainsi tant bien que mal comprendre que l’enquête a été classée, mais que finalement 19 ans plus tard, le policier en charge du dossier à l’époque décide de le rouvrir. Cette fois, les éléments centraux du film sont Ryôji, le fils de l’homme assassiné, et Yukiho, la fille de la principale suspecte. Ces deux personnages étaient âgés d’une dizaine d’années lors du drame, et l’action va donc prendre place autour d’eux. Mais voilà, en plus des noms asiatiques difficiles à retenir en une courte période, le traitement des personnages est trop morcelé, et l’on perd du coup très vite l’avancée de l’histoire. A cela s’ajoutent d’autres éléments qui s’introduisent sans forcément être expliqués, pour repartir sans que l’on soit plus éclairci, ce qui a pour résultat final de nous embrouiller complètement, donc de s’ennuyer et d’avoir l’impression que le film s’éternise et ne finira jamais.
Et pourtant, l’action continue à prendre place, l’intrigue semble avancer sans pour autant que l’on y comprenne quelque chose, car elle ne développe plus l’enquête policière, mais plutôt la vie de ces adolescents, sans qu’on ne comprenne leurs liens avec le meurtre de base.
Mais finalement, ce décalage entre le policier qui s’acharne à résoudre ce meurtre et les deux jeunes adultes ne se comprend que lors d’un final assez tragique et inattendu, mais c’est enfin à ce moment que tout s’éclairci, les liens entre les personnages, mais surtout leur histoire, se découvrent. Et même si l’on arrive enfin à dénouer tous les nœuds qui s’étaient créés dans notre esprit suite à un gros charabia au niveau du développement, le dénouement reste lourd car trop démonstratif.

Une entrée en matière sobre et réussie, mais qui tombe vite dans un récit déstructuré. L’abondance de personnages et les ellipses/ flashbacks trop nombreux finissent par ennuyer et rendent le film à la fois incompréhensible et interminable.
Titre Français : Into the White Night
Titre Original : 白夜行
Réalisation : Yoshihiro Fukagawa
Acteurs Principaux : Maki Horikita, Kengo Kôra, Keiko Toda
Durée du film : 02h29
Scénario : Yoshihiro Fukagawa, inspiré de oeuvre de Keigo Higashino
Musique : Mamiko Hirai
Photographie : Namiko Iwaki
Date de Sortie Française : inconnue

Après Love Exposure, et avant le chef d’œuvre Guilty of Romance, Sion Sono a signé le deuxième volet de ce qu’il appelle la «trilogie de la haine» : Cold Fish.

Shamamoto tient une boutique de poissons avec sa nouvelle femme. Sa fille, Mitsuko, ne supportant pas cette dernière, se rebelle et est prise un jour en flagrant délit de vol. Son père est appelé sur place pour la récupérer, et ils vont ainsi faire connaissance et se lier d’amitié avec le patron, qui tient lui aussi un énorme magasin animalier. Il propose même à la jeune fille de se racheter en allant travailler pour lui dans sa boutique, ou il n’y a étrangement que des jeunes filles dans la même situation que Mitsuko. Mais ce soudain intérêt de l’homme pour cette famille cache forcément quelque chose…

S’inspirant d’un fait divers particulièrement atroce s’étant réellement passé au japon, Sono Sion s’attaque au projet en lui conférant comme à son habitude une dimension sociale. Sous le label du Sushi Typhoon, on imagine aisément le ton qui sera donné dans le film, et accouplé à un réalisateur tel que Sono Sion, le résultat devient explosif. En ressortant ce dossier pour en faire un film, il a à coup sûr frappé un grand coup, et Cold Fish ne laisse personne indifférent. En effet, l’auteur a un goût prononcé pour la violence et la provocation, et il se permet ainsi toutes les libertés : petit à petit, le film prend un chemin dont on sait qu’aucun des personnages ne ressortira indemne.
On retrouve chez Sion cette volonté de défaire les codes familiaux encrés dans la culture nippone contemporaine. Pour cela, il parvient dans un premier temps à ridiculiser ses personnages, enfermés dans une vie de famille monotone, presque pathétique, puis ensuite en les articulant au fur et à mesure de façon hystérique, les poussant dans leurs derniers retranchements, jusqu’à ce qu’ils ne deviennent d’une certaine façon plus que des bêtes aux instincts primitifs. Le réalisateur a le don de pousser ses personnages d’un extrême à l’autre, les faisant passer du calme et de la routine quotidienne d’une existence parfois amère, à une violence extrême.
Ainsi, il utilise comme pantin son protagoniste principal pour illustrer une descente aux enfers incroyable, dû à l’humiliation que lui fait subir son rival et ami.
Le réalisateur a le don de pousser ses personnages d’un extrême à l’autre, les faisant passer du calme et de la routine quotidienne d’une existence parfois amère, à une violence extrême.
Même si Cold Fish contient énormément de scènes gores et trashs, parfois à la limite du soutenable (et c’est ce qui fait de Sono Sion un cinéaste controversé), c’est avant tout une comédie noire reposant sur ses personnages qui ont beau être torturés, mais qui n’en restent pas moins terriblement ambigus et intéressants, voir même attachants.

Cold Fish est l’illustration du cinema de Sono Sion, un mélange de genres, une pique lancée à la culture conservatrice des familles nippones. Du cinema intelligent et jouissif à la fois, qui n’hésite pas à donner dans l’excès, sans pour autant être ridicule.
Titre Français : Cold Fish
Titre Original : Tsumetai Nettaigyo
Réalisation : Sion Sono
Acteurs Principaux : Mitsuru Fukikoshi, Asuka Kurosawa, Megumi Kagurazaka
Durée du film : 2h14min
Scénario : Sion Sono, Yoshiki Takahashi
Musique : Tomohide Harada
Photographie : Shinya Kimura
Date de Sortie Française : inconnue

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